Oeuvres de Aude Guirauden

Travaux

2020-2022 : Inspiration africaine

Installée depuis mars 2020 à ABIDJAN en CÔTE D’IVOIRE , je retrouve l’inspiration africaine…

Depuis que je suis ici, j’ai exploré plusieurs pistes de travail, qui ont abouti à cinq types d’oeuvres complémentaires.

Les  « TABLEAUX-PNEUS » :

- les MASQUES-PNEUS, inspirés des masques africains bien sûr, dans une approche contemporaine.

- les PAYSAGES-PNEUS : J’ai eu envie de traduire l’émotion qui se dégage de « l’urbanisme africain ». Le cadre choisi grâce aux pneus me permet de réaliser des « zooms » sur ces ambiances. Ce sont comme de petits hublots ouverts sur la ville.

PORTRAITS : je renoue avec le portrait qui m’a toujours tenue à coeur. Je réalise des portraits à l’aquarelle et à l’encre de personnes rencontrées à Abidjan dans le cadre de mes différentes activités. Je réalise ensuite des arrières plans de façon digitale et je « mixe » de façon digitale les portraits avec  ces fonds.

Pour la série de portraits intitulée HIBISCUS, les arrières plans sont réalisés à partir de dessins de fleurs d’hibiscus (utilisées ici pour la traditionnelle boisson du Bissap), pour créer des fonds inspirés des tissus WAX locaux. Pour la série TROPICALE, les fonds sont réalisés à partir d’impressions monotypes de fleurs tropicales de mon jardin et pour la série PAGNES, je me sers des tissus portés par les modèles que je peins.

DESSINS : à l’aquarelle et aux encres acryliques

-issus de mes CARNETS DE VOYAGE , qui me permettent de consigner mes expériences de la Côte d’Ivoire ainsi que des pays que j’ai l’occasion de visiter : Congo, RDC, Gabon, Cameroun, Sénégal, Guinée.

- dessins pris sur le vif

TOILES : peinture à l’acrylique. Une synthèse en quelque sorte de mon ressenti de la beauté de la Côte d’Ivoire.

 

2018 – 2020 : Art recyclé

Les objets cassés du quotidien ou abandonnés par la nature attirent souvent mon attention et je les conserve précieusement dans mon atelier. Parfois, en écho à mon travail pictural et au thème du moment, ils m’inspirent et le processus de création d’une sculpture ou d’un objet décoratif débute…aboutissant la plupart du temps à un résultat bien différent de l’idée initiale. Mon micro-onde a une fâcheuse tendance à casser mes assiettes en deux selon une belle ligne aléatoire, qu’à cela ne tienne, elles deviendront montagnes ou visages…

Ces oeuvres sont visibles dans les rubriques : Sculptures et objets, art recyclé et Masques-pneus, art recyclé, Abidjan.

2018 – 2019 : Travail réalisé pour la Clinique Verdaich (clinique de rééducation fonctionnelle) – Peintures à l’acrylique et montages à partir de mes croquis.

Delphine Balerdi, directrice de la clinique Verdaich, convaincue que l’art doit avoir sa place dans les établissements de santé pour aider au bien-être des patients, a eu la gentillesse de me donner carte-blanche pour réaliser ce projet.

Mon travail a consisté tout d’abord à rencontrer le personnel soignant et les patients pour comprendre les enjeux, les attentes et les différentes activités réalisées pour la rééducation. J’ai voulu essayer de témoigner, par mes images, de toute l’énergie déployée par les patients et les éducateurs.

Ces oeuvres sont visibles dans la rubrique Oeuvres pour la clinique Verdaich.

2018-2019 : Dessin et gravure. 

Cette année j’explore de nouveau le dessin (portrait, modèle vivant) et découvre les techniques de la gravure (eaux-forte, aquatinte, monotype) que je retravaille dans certains cas aux encres

Ces oeuvres sont visibles par thème, dans les rubriques suivantes : Nus, Portraits, New York.

2014-2018 Évocations de paysages – Encres acryliques sur papier aquarelle. 

Je suis revenue à la « page blanche »  : je peins avec des encres acryliques sur du papier aquarelle pour proposer une évocation des paysages que j’ai explorés lors de mes voyages. Mon travail s’oriente ainsi vers une représentation moins figurative, presque abstraite dans certaines œuvres. L’utilisation d’encres acryliques me permet de travailler par couches successives tout en gardant la transparence. Depuis 2018, il m’arrive de réaliser d’abord une esquisse à l’huile, soit en peignant directement sur le papier, soit par la technique du monotype, que je retravaille ensuite avec des encres acryliques.

Une notion importante dans mon approche est la réminiscence. Cette notion l’était aussi pour Kupka, dont les propos suivants illustrent bien ma recherche :

Selon lui « l’artiste doit en effet parvenir à décanter tout un complexe d’impressions, présentes ou passées, pour élaborer une expression capable de s’imposer dans l’instant au spectateur. »

Ces oeuvres sont visibles par thème, dans les rubriques suivantes : Océan indien, Montagnes, New-York, Safari en Afrique du Sud, Barrière de Corail, Bords de mer, Sénégal, Asie.

2010-2014 Photo-peintures. 

Après un travail numérique sur mes clichés personnels, je peins directement avec des encres acryliques sur la photographie pour créer une œuvre unique. Cette technique mixte me permet d’associer deux expériences : celle instantanée vécue au moment où j’ai pris le cliché, le plus souvent en voyage, et ma propre expérience qui entre en jeu au moment où je peins sur la photographie. L’étape picturale me permet de prendre du recul par rapport à l’instant vécu lors de la prise de la photographie et de donner un double sens à cette expérience.

Ces oeuvres sont visibles par thème, dans les rubriques suivantes : portraits de voyages, villes, paysages de voyage, portraits d’ici.

2003-2010  Peinture à l’huile réaliste. 

Ces oeuvres sont visibles par thème, dans les rubriques suivantes : portraits, souvenirs de voyages, la Côte Vermeille.

 

Démarche

Née en 1966, après avoir été ingénieure chimiste, Aude s’adonne aujourd’hui entièrement à son art.

Résolument contemporaine par ses sujets, ses techniques, ses audaces, Aude a commencé par s’abreuver aux sources les plus classiques. Ses premiers portraits, ses nus, empruntent à la douceur d’un Fra Angelico, aux masques d’un Modigliani, au fauvisme d’un Van Dongen.

Progressivement, la peinture d’Aude adopte des couleurs plus acides, optant parfois pour le monochrome, et se fait plus abstraite, plus métaphorique. Sans cependant tourner le dos à la présence troublante de la figure humaine.

Lors de ses très nombreux voyages, en Afrique, en Amérique du Nord, en Asie, elle cherche à capter l’âme des lieux et des hommes. Aux antipodes de son quotidien toulousain, l’évasion nourrit sa curiosité constante et bienveillante des êtres et des choses. Et la fraîcheur de son regard nous rend proches ces pays lointains.

Animée par un sentiment d’urgence propre au photographe, Aude croque l’instantané, capte l’éphémère, le « jamais plus ». Les irisations de la lumière sont celles de la vie mouvante, évanescente, et dont l’artiste cherche, insatiable, à percer le mystère. C’est pourquoi sans doute l’inspirent tout particulièrement le mouvement des fleuves, Garonne, Tamise, ou simple oued, comme les horizons maritimes, qu’il s’agisse de la Méditerranée ou des océans atlantique et pacifique.

La vie est précaire, il faut s’en saisir. Le monde est lointain, il faut en débusquer l’énigme. La nature comme la ville artificielle sont tout à la fois belles et inquiétantes par leur étrangeté. Le vent du large soulève les chevelures, repousse les sables, fait briller la peau des rhinocéros. Voyez aussi ces quartiers ruinés, ces tôles ondulées, ces murs cloqués, ces portes qui s’entrouvrent sur des terrains vagues ou des entrepôts.

La peinture des paysages, qu’ils soient urbains ou ruraux, et celle des humains se font écho jusqu’à parfois se confondre. Sont-ce les visages qui rayonnent ou bien les couleurs d’un paysage qui s’y noient ? C’est qu’ils participent de la même aliénation, du même dénuement ou de la même profusion.

Ecrit par Brigitte Joseph-Jeanneney (Octobre 2013)